
Du 15 juillet au 2 août | « Corpus »
Perrine RABOUIN, peintures – Mélanie DUCHAUSSOY, céramiques – Stefano BIANCHI, photographies – Patrice POUTOUT, sculptures | « Corpus »
Quatre recherches artistiques qui utilisent des matériaux, des supports divers et créent un langage poétique offert au public
« Voir comme celui qui vient de naître » et ouvrir son champ de curiosité à travers les inventions, les incertitudes, l’ambiguïté de l’art qui transforme et métamorphose le réel.
Les œuvres de ces artistes dans leurs singularités sont de nouvelles formes de réalités proposées au public, qui va en traverser aussi les apparences, s’immiscer en elles et peut-être même s’identifier à elles. Les regards qui plongent dans la forme des choses et la matière des choses rencontrent la même passion qui les a mise au monde. Ils incarnent une deuxième fois la création de l’artiste en accroissant leur densité, leur cohérence et permanence.
Cette exposition en regroupant des œuvres photographiques, sculptées, peintes ou modelées offre un champ de matières à rêver, à imaginer, un lieu de rebondissements inattendus et parfois déroutants, mais que chacun espère au fond de soi.
Perrine RABOUIN, peintures
Perrine Rabouin porte depuis toute petite un regard émerveillé sur la vie, et les harmonies qu’elle recueille sont la source de sa peinture colorée et enthousiaste. Elle navigue entre ses deux ateliers, ouverts sur la nature, entre Paris et le Sud de la France, en fonction des saisons, à la recherche de l’énergie et de la lumière les plus pures, les plus stimulantes.
Après de nombreuses années consacrées au dessin d’après modèles vivants, sa transposition du réel s’est déplacée vers une abstraction poétique et sensuelle qui invite l’imaginaire de chacun à poursuivre le chemin entamé par l’œuvre. Parallèlement une partie de son travail continue à explorer la figuration : restituer des formes simples, des matières brutes avec élégance et poésie.
Coloriste dans l’âme, Perrine Rabouin travaille avec vigueur, dégageant des masses colorées l’architecture de ses tableaux, pour aboutir à une composition solide, guettant le surgissement de l’inconnu dans ces plages de couleurs. Peinture à l’huile, acrylique et pastel ont ses faveurs, sur toile ou sur papier.
Mélanie DUCHAUSSOY, céramiques
« Je crée des éléments qui composent des tableaux : ruines florales, grotesques, centaures statufiés… les rappels mythologiques ou iconiques se croisent et composent ainsi un ensemble poétique. J’utilise les textures du grés et de l’émail pour distiller un vocabulaire minéral, ponctués de graphismes, traces, empreintes, autant d’ornements narratifs qui accompagnent formellement les sujets.
Le dessin et le geste peint sont présents par effet de soustraction, celle qu’on retrouve dans l’estampe. Inspiré de ma culture picturale mon monde est un monde flottant, un univers dans lequel se mêlent indistinctement humains et animaux. Dans ce bestiaire fantastique, difficile parfois de cerner l’origine des figures. Je décompose mes sources d’inspiration pour ne garder qu’un élément signifiant et travailler la symbiose et surtout, ma sculpture est forte d’empathie pour le vivant sous toutes ses formes. »
Stefano BIANCHI, photographies
« Loin du bruit et de la fureur du monde contemporain, je mène depuis des années une recherche photographique ayant comme axes principaux lumière et matière. Convaincu que tout peut être source d’émerveillement et point de départ pour une réflexion esthétique et philosophique, je trouve mes sujets au hasard des rencontres, en général des choses très simples, sans intérêt apparent. Je m’en approprie pour qu’elles deviennent le matériau brut d’une transformation. Mon pari consiste en quelque sorte à réaliser cette transformation tout en photographiant ces choses « telles qu’elles sont » et de façon à ce qu’elles restent parfaitement reconnaissables ; procédé paradoxal qui a comme résultat la coexistence dans l’image de deux objets, deux entités bien distinctes mais parfaitement superposées : l’objet connu et toujours reconnaissable et l’autre, l’objet derrière l’objet, inattendu et nouveau. Ainsi, ces vieilles boites en carton auront toujours l’apparence de vieilles boites en carton mais elles nous feront songer en même temps à autre chose ; ce bout de chiffon sera encore à nos yeux un bout de chiffon mais aussi autre chose, et cette « autre chose », indissociable du sujet photographié, assumera pour chacun de nous des identités et des significations différentes. Bien qu’il se laisse aisément nommer, malgré son évidence, le sujet échappe alors à toute tentative d’apprivoisement : il est bien là devant nos yeux, silencieux et immobile, mais il nous emmène constamment ailleurs. Libéré de ses amarres factuelles il n’est plus le but ultime et figé à jamais de l’image photographique mais, tour à tour, véhicule du voyage, passeur et passage. »
Patrice POUTOUT, sculptures
« Stèles, monolithes, objets de mémoire, supports proposés à l’imaginaire comme autant de traces d’humanité, témoignages ancestraux d’une ethnie universelle.
Epurer les lignes, ôter le superflu pour toucher au squelette des choses, retrouver l’enfoui…
La forme simple, archaïque, voilà celle que je cherche. »
Suivez-nous